Se lancer dans un projet de développement d’un nouveau produit est souvent synonyme de risque financier. Les pouvoirs publics l’ont bien compris et ont mis en place des aides financières pour inciter les entreprises à innover. Seulement le public ? Et non, le privé s’y met aussi désormais !

Les Start’Up sont aujourd’hui bien accompagnées dans la recherche de financement, au travers des pépinières ou des incubateurs. Il existe aussi des solutions pour accompagner les PME à financer leur innovation, sans intervention capitalistique qui constitue souvent une ligne rouge pour les dirigeants. Ne soyez plus seul à financer et prendre tous les risques pour vos projets les plus innovants ! Faisons un tour des solutions actuellement à votre disposition.

NDLR : Attention cet article ne se revendique pas exhaustif (il serait beaucoup plus long sinon !) mais évoque de grandes pistes pour se faire accompagner financièrement dans ses activités de R&D pour les PME. Bonne lecture !

Les nombreux dispositifs français

Pour toute société localisée en France, de nombreux dispositifs nationaux sont disponibles pour financer votre R&D. La Banque Publique d’Investissement – Innovation en est un des acteurs majeurs. Plusieurs aides sont possibles, soit sous forme de subvention (AFI Aide pour la Faisabilité de l’Innovation) soit sous forme de prêt (pour des phases plus aval – type FEI). Votre contact BPI local (BPI Innovation est régionalisé) sera la meilleure porte d’entrée pour vous accompagner dans cette recherche de financement. A contacter de toute urgence !

Il existe de nombreuses autres aides, avec chacune des objectifs spécifiques. En voici quelques-unes d’intérêt :

  • RAPID (Régime d’Appui à l’Innovation Duale), porté par l’AID (Agence de l’Innovation de défense), pour les développements avec une utilisation duale civile et militaire
  • Le PIA (Plan d’Investissement d’Avenir), qui passe par des Appels à Projets sur des thématiques déterminée par le gouvernement : transition écologique, édifier une société de compétences, ancrer la compétitivité sur l’innovation et construire l’Etat numérique.
  • L’ADEME finance des projets dans le cadre de la transition écologique pour les PME
  • L’ANRT (Agence Nationale Recherche Technologie) qui finance des thèses CIFRE

Plus localement, chaque région a un dispositif d’aide aux projets de R&D, dont les financements sont fournis aux Régions dans le cadre du Contrat de plan Etat/Région. Chaque région est libre d’orienter ses financements en fonction des enjeux de son territoire. Pour y avoir accès, vous pouvez contacter le service lié au développement économique et aux nouvelles technologies de votre Conseil Régional. Par exemple dans la région PACA, la région s’appuie sur le FEDER (Fonds Européen de Développement Régional) et a fléché l’investissement vers les PME.

Et l’incontournable Crédit d’Impôt Recherche ?

Le Crédit d’Impôt Recherche a été mise en place par la loi  de finance de 1983 et est aujourd’hui le plus important contributeur à la R&D des entreprises françaises. Il permet aujourd’hui aux entreprises qui déclarent leurs activités de R&D de bénéficier de 30% du montant de leurs dépenses en crédit d’impôt. A noter qu’il est possible de déclarer dans les dépenses les prestations confiées à des sociétés agréées CIR par le Ministère de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation.

Ne pas oublier le Crédit d’Impôt Innovation, moins connu mais qui contribue à financer des étapes moins amont dans le développement d’un produit, avec un crédit d’impôt à hauteur de 20% de l’assiette des dépenses. Ici aussi vous pouvez déclarer les dépenses réalisées auprès d’une société qui a l’agrément (CII dans ce cas). Demandez à votre partenaire ses agréments pour réduire vos dépenses !

Les (complexes ?) projets européens

Au niveau de la Commission Européenne, les aides s’obtiennent au travers d’Appel (ou Call dans la langue de Shakespeare) à Projets ou à Compétences, plutôt sur des domaines de pointe. L’objectif de l’UE est de mettre est de favoriser la recherche au niveau européen, et donc la collaboration transfrontalière. Donc la plupart des financements qui sont accordés le sont à des consortiums d’entreprises et de laboratoires de Recherche, qui travaillent ensemble dans un but commun. Donc si vous souhaitez aller chercher ce type de financement, à votre carnet d’adresses … Attention, les projets européens impliquent un suivi et un reporting important, il faut que le projet soit assez conséquent pour supporter le coût lié à la surcharge de suivi projet.

Le financement participatif : la voie du futur ?

Si je vous dis KissKissBankBank, Ulule ou Indiegogo, vous me dites ? Financement participatif bien sûr ! Et oui c’est aussi une solution ! C’est une méthode de financement par les futurs clients, qui « pré-achètent » votre produit, dans l’espoir de le recevoir une fois votre R&D terminée et le produit industrialisé.

Ce type de financement est désormais assez commun chez les Start’Up, mais commence à se démocratiser auprès des PME. L’avantage : pas d’intervention en capital et ce sont les ventes pour les futurs clients qui financent la R&D en amont ! Une limite néanmoins : votre produit doit être B-to-C (les entreprises ne sont pas encore très présente sur ces plateformes) et assez « sexy » pour donner envie aux financeurs de prendre le risque d’acheter un produit sur plan !

En résumé …

Et oui, de nombreux dispositifs sont actuellement en place pour vous aider à ne pas sortir seul le carnet de chèques ! En tout état de cause, il n’est pas sain d’autofinancer toute sa R&D, les risques associés sont aujourd’hui trop importants. Une des clefs pour obtenir ces financements est d’être bien préparé lors de la présentation de votre dossier lors de la demande de financement, et de traiter tous les aspects de votre projet (logique de développement, technique, économique) qui feront de votre idée le best-seller de demain !