Qu’entendez-vous, VOUS, utilisateurs de produits, par « design » ?

Si vous nous répondez un « bel objet », oui bien sûr vous avez raison. Désormais le sens premier du mot design est devenu l’esthétique d’un objet, son style, l’image qu’il nous renvoie, les émotions qu’il suscite en nous. C’est la première chose que nous percevons, avant même toute utilisation. Etes-vous sûrs que le design ce n’est que cela ?

Vous êtes-vous déjà posé la question : « A quoi sert cet objet ? Comment dois-je l’utiliser ? C’est quoi ? ». Si oui, alors vous étiez en face d’un produit mal conçu.

Design, where are you from ?

La traduction littérale du terme anglais «design » étant conception, nous sommes donc en droit de nous poser en effet la question : comment faire de notre produit un objet agréable à regarder, dont le style s’inscrit résolument dans notre ère, tout en répondant aux contraintes techniques et fonctionnelles ? Cette erreur de traduction (ou pourrions-nous dire aussi ce raccourci simpliste) fait que le terme « design » est le plus souvent cantonné en France à une approche esthétique. Le designer industriel doit démontrer que les questions de style dans ce domaine ne renvoient pas à l’univers des Beaux-Arts mais à un métier ayant la faculté d’améliorer la qualité fonctionnelle et esthétique des produits.

Donc, revenons à cette question intéressante consistant à comprendre la manière d’aborder le style tout en respectant un cahier des charges technique, en faisant concorder des fonctions d’usage et d’estime. Dans un premier temps, le designer va s’attacher à observer les tendances du marché : formes, coloris, matériaux, état de surface… que ce soit dans l’univers du produit à créer comme dans les univers connexes.

Dans le même temps, il engagera une observation de la concurrence afin de comprendre les orientations du marché, les choix. C’est le benchmark design. Pour le réaliser, on part d’un mot-clé qui peut être l’objet lui-même. Cela peut-être aussi une fonction que l’on désire donner à l’objet : on ouvre ainsi les champs des possibles. Par exemple, vous désirez concevoir un nouveau crochet, le benchmark peut démarrer au simple mot de « crochet », mais cela peut-être aussi « assembler, réunir, lier, associer, cliquer, anneau…». Le designer dresse ainsi une carte claire des tendances, des mots-clés associés à la fonction, à la forme, une MapMind qui servira de support tout au long de la phase de création.

Chez SOREAM, nous savons que le design de produits ne se résume pas à une simple affaire de belles formes, à une meilleure mise en œuvre de matériaux ou de procédés de fabrication. Il importe que les nouveaux concepts soient dotés de réelles qualités : d’usage, d’utilisation intuitive, d’ergonomie, environnementales, techniques et commerciales. Le designer est ainsi inclus dans la réflexion dès le démarrage de l’étude, au sein de l’équipe développement produit. Dès le départ il comprend la problématique et la philosophie de l’objet dans son ensemble. Le design est une affaire de collaboration, une itération permanente entre le demandeur, l’équipe technique, marketing, le Bureau d’Etude.

Un produit conçu par un designer industriel se reconnaît par sa simplicité apparente, la complexité résidant dans son fonctionnement. Nos interlocuteurs sont toujours étonnés de constater que pour « changer la forme » des produits, il nous faut remettre en cause la structure fonctionnelle, la technologie embarquée, parfois les process, voire les modes de commercialisation. A l’image des 10 principes d’un bon design décrit par Dieter Rams (https://readymag.com/shuffle/dieter-rams/ten-commandments/), Nos développements produits sont pensés au service de l’homme et non l’inverse.